Interview avec Feminist Bosses

Interview avec Feminist Bosses

La rencontre

En septembre dernier, nous avons eu la chance de rencontrer la team super cool des Feminist Bosses. Vous les connaissez ? Ce sont des jeunes femmes qui ont créé leur propre média dans le but de mettre en avant les femmes ayant créé seules (ou presque) leur entreprise !

Vous l’avez donc compris, Feminist Bosses est LE média français valorisant l’entreprenariat au féminin. C’est parce que nous partageons les mêmes valeurs que Shauna et Camille, les co-fondatrices du média, que nous les avons invitées à notre Showroom privé qui a eu lieu durant les mois de Juin et Juillet 2020. Ce fut un plaisir de leur faire découvrir notre marque dans son ensemble, autant de présenter nos matières innovantes, nos pièces de créateur que de leur raconter tout le storytelling de LO NEEL. Suite à cette rencontre, elles nous ont proposé un partenariat et ont interviewé Loane, la co-fondatrice de LO NEEL !

Vous pouvez lire cette interview juste ci-dessous. Elle vous permettra peut-être de découvrir des aspects de LO NEEL que vous ignoriez !

 

                                                

 

Présentation de Loane, co-fondatrice de LO NEEL

Je m’appelle Loane Cognard, j’ai 21 ans et je suis la co-fondatrice de LO NEEL. Je suis actuellement à L’IESEG, école de commerce et de managment à Paris.

J’ai créé cette marque en 2019 avec ma mère Frédérique Muller. Le lancement officiel de notre marque s’est fait le 12 Juin 2019 donc LO NEEL a tout juste un an.

Présentation de la marque et de l’équipe

LO NEEL est une marque de vêtements vegan éco-responsables sustainable, qui s’inscrit dans le mouvement de la slowfashion. Avec ma mère, nous avons voulu faire une réelle proposition alternative éco-responsable à la mode « standard » en proposant à nos clientes un vestiaire complet. Ainsi, notre première collection est composée de pièces variées (pantalon, robes, chemises, vestes, accessoires) que l’on peut porter facilement dans la vie quotidienne.

Nous souhaitions également proposer une alternative concrète aux tissus que l’on consomme le plus fréquemment dans la grande distribution, tels que le coton, le cachemire, le cuir ou encore la soie. Pour cela, nous avons effectué un vrai travail de recherches de matières, ce qui nous a permis de pouvoir présenter aujourd’hui une pluralité de fibres innovantes et 100% éco-responsables telles que la fibre d’ananas, la fibre de soja, le polyester recyclé ou même de la viscose certifiée forest.

Nous travaillons principalement avec des jeunes et notamment des femmes. A l’année, nous sommes seulement 3 à travailler quotidiennement pour la marque : ma mère, qui continue son travail de création pour les prochaines collections, moi qui m’occupe de la partie business et Marie qui m’aide à gérer la communication.

Pour les gros projets comme les shootings, les courts métrages, les pop up stores, les fashion week ou les défilés, nous agrandissons l’équipe de manière éphémère. Nous avons des mannequins égéries, Flore, Kalki et Matilda, visages emblématiques de LO NEEL qui reviennent ponctuellement nous aider. Nous avons la volonté de diversifier le choix des mannequins et d’être au maximum représentatives de l’ensemble des corps féminins. Il nous semble important de ne pas participer à l’alimentation des représentations biaisées de la « beauté parfaite » souvent utilisée par les marques. A travers nos vêtements, nous souhaitons mettre en valeur la diversité des corps, des courbes et des couleurs de peau.

 

Pourquoi devenir entrepreneuse ?

J’ai toujours eu beaucoup d’ambition et l’envie de gérer plusieurs projets en même temps. Je me suis posé des questions sur pas mal de problématiques lorsque je suis entrée en études supérieures, notamment à propos de mon avenir et de qui j’allais devenir en tant qu’adulte active, de ce que je pourrais apporter au monde. La problématique qui m’a le plus interpellée est l’environnement et plus particulièrement la pollution créée par le milieu de la mode. Ma mère travaille dans le milieu de la mode depuis une trentaine d’années en tant que designer donc j’ai eu la chance de m’imprégner de ce milieu dès le plus jeune âge. A travers elle, j’ai vécu pas mal d’expériences plus ou moins marquantes, d’un point-de-vue péjoratif. On s’est dit qu’il était nécessaire et impératif d’avoir accès à une mode responsable afin de préserver notre Terre-mère et accueillir les générations futures dans un monde meilleur.

J’avais l’ambition de participer à cette transition écologique, cette révolution écologique, et je me suis dit que je n’allais pas attendre que quelqu’un d’autre le fasse à ma place. C’est toujours facile de critiquer, mais il faut proposer des solutions pour avancer. Ayant la chance d’avoir un background dans la mode et une mère designer, j’ai eu l’idée de créer LO NEEL avec elle, afin de proposer une alternative 100% vegan et éco-responsable au grand public. L’idée est de prouver qu’un changement est possible et que ce n’est qu’une question de volonté.

 

En combien de temps tu t'es lancée ?

J’ai mis un an à monter le projet. J’ai conceptualisé le projet en Août 2018 en créant un mood board qui s’en est suivi de beaucoup de réflexions, de remises en question. J’ai fait des brain storming avec ma mère pour déterminer ce qui était le plus approprié, sur la création d’un univers, les stratégies à mettre en place, sur comment se faire connaître, comment développer le style et l’image de la marque etc.

Une fois le concept établi, ma mère s’est occupée de la recherche des usines avec qui collaborer, de la création des pièces, des dessins, de la recherche de matières innovantes (ça a été le plus complexe car il n’y avait pas beaucoup d’offres), de la gestion commerciale, financière et de la comptabilité.

Je me suis occupée des relations avec les showrooms, des relations commerciales, des relations presse, de la recherche de nouveaux partenaires et d’événements, et de tout ce qui est communication : image de la marque, organisation des shootings et courts métrages, créations visuelles et évidemment du community managment.

 

Nous vous conseillons d’acheter des vêtements durables, dont la qualité est certifiée. Pour faire le bon choix d’achat, soyez attenti.f.ves aux labels que les marques que vous aimez ont obtenu ou non. Les labels permettent de certifier de la transparence de la production des marques. Il existe des labels pour certifier la protection animale (PETA). Il existe également des labels pour certifier de la protection des forêts et de l’absence de produits chimiques (FSC, GOTS, OEKO-TEX). Ce sont la présence de ces labels qui permettent une transparence complète. Grâce à eux vous saurez qui a fabriqué vos vêtements, de quelle manière et dans quelles conditions ils ont été fabriqués.

Nous vous conseillons aussi de vous écarter des pratiques de la fastfashion qui encourage à la surconsommation en produisant des centaines de collections par ans. Vous n’avez pas besoin de tant de vêtements. Faites le tri dans votre armoire, demandez-vous quelles pièces vous sont vraiment indispensables. Faites l’effort de regarder les étiquettes et les composantes des pièces que vous êtes sur le point d’acheter. Recentrez-vous et demandez-vous ce qui est le plus important aujourd’hui, dans notre société. A chaque achat que vous ferez, demandez-vous quel impact il aura, ou a pu avoir, sur notre planète. Prenez l’habitude de revendre ou donner les vêtements que vous ne mettez plus afin de leur donner une seconde vie. Prenez l’habitude d’acheter des vêtements auprès de marques éthiques, éco-responsables et 100% transparentes. Prenez aussi l’habitude d’acheter des pièces de seconde main ! Gardez en tête qu’acheter, consommer, c’est agir en bien ou en mal pour la planète.

Enfin, dans votre vie quotidienne, pensez à constamment trier vos déchets et à réduire leur production. Installez un compost chez vous afin de réduire les déchets organiques. Il existe plusieurs types de composts, les lombricomposts, les composts naturels dans un jardin ou les grands bacs de compost départementaux. N’oubliez pas que les choses que nous achetons n’ont pas qu’une seule vie.

 

Pourquoi une marque green ?

Adopter un mode de vie éco-responsable est la seule option pour continuer à vivre sur cette Terre. C’est simple, si personne n’adopte un mode de vie plus éthique et responsable, ce sera la fin de la vie humaine sur Terre. L’industrie de la mode est le deuxième secteur le plus polluant, il m’a semblé indispensable de créer une marque green. La mode détruit autant la planète que des vies : humaines et animales. Il faut avoir conscience de tout cela lorsque l’on achète des vêtements fast-fashion, chez Zara, H&M etc.

 

Dîtes nous tout à propos de votre production ? 

Nous travaillons en collaboration avec des artisans indiens qui ont un savoir-faire unique en matière de broderies. Toutes les broderies que nous proposons à travers nos pièces sont faites avec la technique de main-machine. Nous connaissons personnellement l’homme qui gère l’usine et sommes ainsi assurées de la qualité des conditions de travail de nos collaborateurs : leur salaire est plus élevé que les normes indiennes, nous avons mis en place un système de cantine et de bus pour les accompagner sur leur lieu de travail.

Du fait que la production soit en Inde, nous avons voulu réduire au maximum l’emprunte carbone générée par notre production, c’est pourquoi chaque matière que nous utilisons est produite à moins de 50km de l’usine d’assemblage de nos pièces, qui se trouve à Dehli. Seule la fibre d’ananas n’est pas produite en Inde.

Nous avons obtenu de nombreuses certifications assurant la transparence et l’éthique des matières que nous utilisons et de notre mode de production. Le label PETA certifie qu’aucun test n’est fait sur les animaux et qu’aucun animal n’a été tué pour créer une matière. Nous avons également obtenu le label Coton Biologique et BCI, Best Cotton Initiative, le label Viscose certifié forest, qui certifie que le bois à partir duquel la matière a été produite était déjà mort avant son prélèvement. Pour plus d’informations, rendez-vous sur notre site internet 😉

 

Une transition vers le durable pour les marques (h&m) est-elle possible pour toutes selon-vous, ou c'est plus facile de se lancer dans le green dès le début ?

Il faudrait repenser le principe-même de ce genre de magasins : par exemple, nous fonctionnons en capsule : des collections très petites avec un nombre réduit de propositions. Les marques comme H&M pratiquent la fastfashion et produisent des dizaines voire centaines de collections par an. Ce n’est pas du tout le même état d’esprit que la slow-fashion : consommer moins mais mieux, et penser à tous les acteurs derrière la chaîne de vêtements : combien ont participé à sa conception etc.

Pour moi, ce genre de marques font du greenwashing. Elles conçoivent par exemple un t-shirt en coton bio et l’érigent en étendard green. H&M reste un des plus gros pollueurs du monde. Evidemment, ce sera toujours bénéfique s’ils entament une transition, mais il faut encore une fois repenser entièrement le concept et arrêter de faire du business sur le dos de vies humaines et sur le dos de notre Terre-mère.

 

Quelles sont les démarches que tu as suivi pour te déclarer ?

J’ai fait les démarches administratives classiques, c’est-à-dire remplir des papiers en choisissant quel type d’entreprise j’ai voulu mettre en place. Donc au début nous étions une société individuelle et récemment nous sommes devenues une SAS, c’est-à-dire que des personnes peuvent acheter des parts de la société. Si vous souhaitez créer votre société, allez sur internet, tapez « je veux monter ma boîte » et tout est indiqué, c’est assez pratique !

 

Comment lancer une marque green ? ...

Comme toutes les marques, il faut être déterminée et porter un message fort. C’est important d’être bien entourée et d’avoir des personnes qui croient en toi au quotidien. Il faut aussi avoir un mental d’acier et croire au projet à fond sinon c’est très difficile de continuer. Une marque met en général 3 ans avant d’être rentable donc les débuts sont souvent très difficiles, surtout au niveau psychologique. C’est peut-être plus difficile pour une marque green étant donné que nous utilisons des fibres alternatives, peu connues, de meilleure qualité, plus chères et donc moins accessibles.

 

Une erreur que vous avez-fait et que vous déconseillez à nos lectrices ?

Investir dans des events fantômes : ce n’est pas un mythe. Mon conseil est de vraiment bien vérifier avant l’adresse et les autres participant.e.s par exemple. Nous l’avions fait mais visiblement pas assez et il est très facile de se faire avoir.

 

Un petit mot pour nos lectrices ?

Rejoignez-nous, entrez dans la communauté LO NEEL parce que nous habillons le monde de demain. Changez le monde avec nous, portez notre voix et nos engagements.

Act for change. Act with style. Be LO NEEL.

 

Nous espérons que vous en avez appris plus sur LO NEEL grâce à cette interview ! Si vous voulez découvrir d’autres entrepreneuses, n’hésitez pas à aller consulter le site internet des Feminist Bosses. Voici le lien : https://feministbosses.com/

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